Quand est-ce qu’on peut être considéré « citoyens italiens » ?
Au niveau juridique, on peut considérer comme citoyens italiens tous ceux qui ont acquis la nationalité italienne. En particulier, celle-ci peut être acquise par :
Au niveau juridique, on peut considérer comme citoyens italiens tous ceux qui ont acquis la nationalité italienne. En particulier, celle-ci peut être acquise par :
- Naissance :
- Iure sanguinis, c’est-à-dire « droit du sang » : si la mère et/ou le père a la nationalité italienne, le fils/la fille l’obtient automatiquement ;
- Iure soli, c’est-à-dire « droit du sol » : si un enfant naît sur le territoire italien de la part de parents ignorés ou apatrides [1], ou qui ne peuvent pas transmettre la nationalité, ou si un enfant a été trouvé sur le territoire et les parents sont inconnus, il peut l’obtenir automatiquement;
- Mariage avec un citoyen italien (normalement après 2 ans de la date du mariage) ;
- Naturalisation : en ce cas-là, la nationalité est concédée, après une demande, directement de la part des autorités.
Comme on l’a déjà analysé dans la section histoire, l’immigration en Italie est un phénomène assez récent. Les Italiens sont un peuple de migrants et c’est seulement dans les dernières années que l’Italie est devenue une destination d’immigration.
Cette transformation de l’Italie de pays d’émigration à pays d’immigration est, au début, peu comprise et pour cette raison-là, au cours des années ’70 et ’80, on ne trouve pas une véritable « politique d’immigration ».
En 1986, avec l’approbation de la loi Foschi, on assiste pour la première fois à une législation en matière d’immigration. La loi prévoit l’égalité des droits pour les travailleurs italiens et ceux étrangers, tandis que les mêmes droits d’accès aux services sanitaires et sociaux. Cette loi a été en grand partie inattendue.
En cette période-là, on commence à assister aux premiers épisodes xénophobes, accompagnée de la naissance de partis politiques tels que la Ligue Nord.
C’est pour répondre à ces épisodes, qu’en 1990 on établit la loi Martelli. Cette législation comporte les dispositions à appliquer en matière d’entrée et séjour en Italie, ainsi qu’au droit d’asile. L’importance de cette loi est liée au fait que, pour la première fois, le gouvernement italien décide de réglementer l’accès au pays, quelle qu’en soit la raison, sans le limiter donc exclusivement aux motifs liés à l’emploi. Afin de faciliter l’immigration, on a créé le Fond pour les politiques d’immigration et les centres d’accueil.
Au cours des années 1992-1994, le débat politique se focalise sur la nécessité de régler les expulsions des immigrés irréguliers et c’est pour cela, qu’en 1995 on établit le décret Dini, qui ne deviendra jamais loi à cause des tensions entre centre-droite et centre-gauche.
C’est en 1998, avec la loi Turco-Napolitano, qu’on assiste à un véritable changement. La loi, caractérisée aussi par des mesures visant à contrôler les flux illégaux, présente un premier modèle d’intégration des immigrés réguliers dans la société italienne. Ce sont surtout les régions et les municipalités à jouer un rôle fondamental dans l’accueil et l’inclusion des immigrés sur le territoire.
Dans la décennie 2000-2010, les différents parti politiques qui se sont installés au pouvoir ont cherché à modifier la législation en matière d’immigration. En 2002, par exemple, avec la loi Bossi-Fini, on a introduit, parmi d'autres choses, les expulsions avec la reconduite à la frontière.
« Immigrés », « demandeurs d'asile », « réfugiés », « sans-papiers »: quelle confusion!
Mais c'est surtout à partir de 2011 que l'Italie a été particulièrement concernée par le phénomène de l'immigration.
Meme si les différents gouvernements de la dernière décennie ont cherché à modifier la législation en matière d'immigration, au sein de l'opinion publique italienne, il y a une grande confusion entre les différents statuts juridiques. Quelle est la différence entre "sans-papiers", "demandeurs d'asile", "réfugiés", "immigrés" etc.? La plupart de la population italienne ne serait pas capable de répondre à une telle question.
Etant le phénomène de l'immigration en Italie quelque chose d'assez récente, tous ces termes sont très souvent employés comme synonymes, même de la part de certains hommes politiques, qui utilisent cette manque de connaissance du peuple italien en matière d'immigration et des droits concernant, par exemple, les demandeurs d'asile, afin de créer dans la société un sentiment de crainte et de haine, fondé sur cette généralisation et banalisation des concepts.
Serait-ce peut-être celle-ci la raison pour laquelle le peuple italien a la perception la plus déformée de la réalité au niveau mondial? (comme on l'a indiqué dans la section "Analyses et statistiques"). Ce discours mérite nécessairement une réflexion plus approfondie.
[1] Apatride : personne qui a émigré à l'étranger et qui n'a pas de nationalité parce qu'elle n'a pas la nationalité d'origine et ne possède pas une autre nationalité.